Fading Suns : Les soleils n'en finissent pas de mourir quand bien même naîtrait un Empire.

Le sixième millénaire commence. Après s’être envolée à la conquête des étoiles, l’humanité est retournée à un Nouvel Âge sombre. Dans les alcôves des palais des Mondes Connus, les Maisons nobles, les Guildes et les sectes de l’Église universelle se querellent afin de défendre leur mainmise sur la vie politique, économique et religieuse. Sur les reliques technologiques et les connaissances subsistant de la défunte Deuxième République également. Leurs serfs subissent leurs caprices, de même que les quelques peuples xénomorphes, acculturés ou isolés dans leurs réserves. Dans les ténèbres, entre les étoiles, les démons n’ont pas attendu que la lumière des soleils s’affaiblisse : ils profitent de la faiblesse de l’âme des hérétiques, technosophistes, psychiques, païens… pour pénétrer dans notre monde.

Pourtant, une lueur d’espoir existe : l’Empereur Alexius a su mettre fin à quarante années de guerres en accédant au trône tant convoité. Certains annoncent même une Nouvelle aube depuis la naissance de la jeune Princesse Aurore que les rumeurs font coïncider avec l’apparition d’une nouvelle étoile.

Ce mois-ci le Grog a souhaité apporter un peu de lumière sur Fading Suns. En effet, en 30 années d’existence, le jeu de Bill Bridges et Andrew Greenberg continue de se tailler une place dans le panorama ludique. Il est parvenu à s’enrichir et se renouveler, à travers quatre éditions et une adaptation au système d20, avec une gamme fournie, mais également trois jeux de figurines, deux jeux vidéo, et des règles pour du Grandeur Nature. Après des âges sombres, ce jeu de rôle revient dans notre espace, avec une nouvelle édition traduite en français par Black Book Editions.

Le nouveau Victory Point System a ainsi évolué. Un jet demande toujours de lancer un d20 en espérant que le résultat soit le plus haut et le plus proche de la valeur de la compétence testée, sans jamais la dépasser. Toutefois, ce même jet permet désormais d’alimenter une réserve de Points de Victoire, en fonction du degré de réussite. Celle-ci offre des choix stratégiques aux joueurs qui peuvent y puiser afin, par exemple, de passer outre la défense adverse, d’augmenter celle de son personnage ou encore les dégâts de son arme.

Et c'est bien sûr aussi l’univers foisonnant de Fading Suns qui a retenu l’attention du Grog. Véritable bac à sable, riche tout en restant très simple à prendre en main, le jeu offre aux meneurs un vaste choix d’ambiances et de scénarios où chacun peut y trouver ses marottes. En effet, il s'appuie sur de multiples inspirations ou tropes connus (le mythe arthurien, la féodalité, la science-fiction classique, la fantasy, l’horreur...) mais parvient à les lier en un ensemble cohérent et original dans lequel chacun peut piocher ce qu’il préfère. Ainsi, le cadre permet autant les aventures héroïques, que l’exploration, les intrigues de cour, les huis clos horrifiques…

Un meneur de jeu peu expérimenté ne sera pas pour autant intimidé, car l’univers de jeu encadre ceux qui le souhaitent. Ainsi, son appréhension est simplifiée par la présence de grandes factions, correspondant globalement aux strates de la société féodale, qui forment un socle familier sur lequel broder avant de découvrir les nuances de la société de Fadings Suns. Pour autant, ces mêmes factions n’empêchent pas de lier facilement les personnages autour d’un but commun. En effet, une des propositions du jeu consiste à jouer les membres d'une compagnie du Phénix, ordre de chevalerie impériale, ou leur équivalents, issus du clergé ou des guildes marchandes, mettant de côté leurs allégeances contradictoires pour s’attacher au service de l’Empereur.

Parce que Fading Suns pourrait presque être perçu comme une synthèse réussie des grandes inspirations et des grandes histoires de nos tables de jeux de rôle, il méritait donc bien d’être mis en valeur par l’encyclopédie du Grog et ses matelots.